Le fantasme de la vie autonome credo survivaliste

Vie autonome, rêver n’est pas survialisme

J’ai été confronté à de très nombreux événements apocalyptiques au cours de ma longue vie, et oui je suis donc vieux. Les missiles de Cuba, la guerre froide, Tchernobyl, le 11 septembre 2001, le sida, les grandes crises financières, les différentes fins du monde annoncées par des gens tous plus sérieux et renseignés les uns que les autres (Nostradamus, Calendrier maya, chute d’un satellite, ou éruption solaire).

Bien que d’un naturel plutôt optimiste, devant un tel déferlement de mauvaises nouvelles et de catastrophisme, j’ai décidé il y a quelques années de m’intéresser au survivalisme. Non pas la branche armée et politique, mais bien celle des gens ordinaires qui se disent qu’un peu de prévention ne peut nuire. Ceux aux états unis que l’on appelle les « preppers ».

J’ai donc lu les manuels, acheté quelques conserves et recharges de gaz, stocké des briquets, médicaments et quelques couteaux de survie et même construit une serre et un potager. Mais au final à part me tranquilliser comme un lapin en cage pour quelques semaines à quoi cela me sert-il ?

Deux critiques de ce système de survie à la rambo

1. Un effondrement est imprévisible dans sa forme et se doit d’être évité par tous, non anticipé et donc favorisé
2. Une solution individuelle ne serait pas viable

Je tente de m’expliquer,

Tous ces preppers aux états unis (entre autres) sont des gens de la classe moyenne ou riche. Bon niveau d’éducation.. Au lieu de passer leur week-end à courir les bois pour attraper un cerf, des champignons et boire leur urine, ils devraient utiliser leurs capacités pour changer un système inégalitaire et destructeur de l’environnement. Au lieu de cela, les survivalistes acceptent le fait que l’effondrement est inévitable. Quelques uns auront acquis des bases de survie en effet, mais pour 90% d’entre eux cela ne leur servira à rien ! Ils font donc un pari de se retrouver dans les 10% qui survivraient quelques semaines ! Ouah trop bien comme concept.

Fin du monde, quelle fin du monde ?

De quelle fin du monde connu parle-t’on ? Pandémie ? Guerre nucléaire ? Attaque alien ? Effondrement économique ? Déjà ces 4 cas laissent présager des réponses très différentes.

  • En cas de pandémie mondiale rien ne vous en protégera si ce n’est le bon médicament, au bon moment, au bon endroit….encore faut ‘il que nous possédions cet antidote !
  • Une guerre nucléaire. Serez-vous invité(e) dans les bunkers officiels ? Non… alors avez vous fait un stage pour survivre dans les égouts ou tunnels de mine surpeuplés sans nourriture, ni lumière ?
  • Si les aliens décidaient de nous coloniser, là encore, aucun moyen de prévoir la forme de leurs attaques.
  • Quand a un effondrement économique mondial, prenez le temps de regarder les archives de 1929 ou la terre ne compte alors que 1,7 milliard d’humains et imaginez le tout multiplié par 4…

Quand le chaos s’installe, la loi du plus fort reprend toute sa place. Le plus fort n’est pas forcément le même qu’avant le chaos, mais il n’est pas forcément non plus meilleur. La disparition des règles sociétales ouvre la voie à la barbarie et au plus dangereux Plus de protection du plus grand nombre. Pensez-vous honnêtement que votre potager et votre petite serre seront un abri la nuit contre les pillards ? Imaginez-vous une seconde que vos réserves bien stockées n’attireront pas affamé(e)s et pirates assassins?

serre survie
serre survivalisme

À moins d’être un guerrier entraîné, armé, entouré d’un groupe de survivalistes assez nombreux pour assurer une vraie défense communautaire, le tout dirigé par un stratège. Je suis désolé de briser votre rêve, mais vous êtes mort.